Bonjour,
En faisant du tri dans mes tiroirs j'ai refais connaissance de nombreux écrits de ma jeunesse et embarqué par le souvenir j'ai commencé à en relire quelques uns.
Arraché, emporté par un rêve incrédule,
Maelströms inouïs, j'échappais à la pesanteur,
Survolant ébloui le monde minuscule,
Je traversais le miroir troublé de vapeur.
Insensible délire accablant, souvent recommencé,
Expériences poussées vers d'ultimes enfers,
J'allais de sulfureuses ténèbres en glauques clartés,
Entraîné malgré moi jusqu'à l'immensité: la mer.
Le bout des ailes brûlés par l'intense lumière,
Contraint de reculer sous le souffle dément,
J'abordais humblement cette voix singulière,
Tour à tour enjoleuse et experte en tourments.
La tempête a béni mes éveils maritimes,
Assuré d'une aisance jusqu'alors inconnue,
Prélevant aux anciens quelques fruits légitimes,
Je me débarrassais de mes espoirs perdus.
J'ai vu des lueurs, des aurores magnifiques,
Des étoiles, des néants et des antres mystérieux,
Ecaillant de mes doigts le savoir empirique,
Allant même, une fois, là où furent crées les dieux.
Et puis je revins. Albatros solitaire,
Parcourant superbe, l'espace soudain rétréci.
J'abondais peut être un riz trop amer;
Je vole; que m'importe les mercis.
A bientôt