Vladimir

Bonjour,

Je n'ai pas de compétence à donner des conseils pour résoudre cette crise, en revanche je me dois de donner mon opinion, certes une petite opinion sans importance qui peut vous paraître insignifiante mais ô! miracle, ira rejoindre des milliers, voir des millions d'opinions pour construire ce que l'on appelle: l'opinion internationale, une opinion que vous ne pourrez pas éviter.

Vous êtes dans une logique qui vous fait perdre la notion des réalités. Si effectivement tout pays a le droit de défendre ses intérêts, ce droit ne vous autorise pas à faire n'importe quoi. Les temps ont changé et vous le savez. Il est fini le temps où on pouvait montrer ses muscles, bomber le torse, dire" arrêtez-moi ou je fais un malheur", où l'on pouvait taper sur la table avec sa chaussure, nous sommes à l'époque de la communication instantanée, paroles et photos. Tout ce que vous faites peut être retenu contre vous devant l'histoire, vous n'y pouvez rien, c'est comme cela, vous n'avez plus le droit de faire tout ce que vous voulez, que vous le vouliez ou non.

Tout le monde sait que la Russie est un grand pays, une "grande puissance", il était inutile de le rappeler, vous pouvez ranger vos beaux bateaux, vos beaux avions, vos beaux soldats bien équipés, vous nous les avez montrés, c'est bien, nous les avons vus; d'accord, il faut qu'ils servent à quelque chose; maintenant vous pouvez les ranger dans leurs boites, ils n'ont plus d'utilité.

Dans votre entêtement, tout le monde va perdre quelque chose, vous autant, sinon plus que les autres, vos conseillers ont dû vous le dire. Dans l'économie mondiale tous les intérêts sont imbriqués et un déséquilibre portera préjudice à tout le monde et ça aussi vous le savez pertinemment.

Il me semble que vous avez pris un mauvais chemin, celui du fait accompli, celui de la force, alors que c'était tout le contraire qu'il fallait faire. Vous ne pouvez pas obliger quelqu'un à être heureux contre sa volonté.

Il y a pourtant un remède à tout ce désordre: la négociation, s'asseoir à une table, ce ne doit pas être difficile, parler, négocier, argumenter. Tout le monde a compris que vous avez besoin du port de Sébastopol pour avoir un accès libre à la Méditerranée. Peut-être pouvez-vous demander aux Anglais comment ont-ils procédé pour garder Gibraltar, il n'y a rien d'irrémédiable, l'histoire l'a montré.

Il est temps que la diplomatie reprenne l'initiative pour régler ces différents, elle saura trouver une solution acceptable pour tout le monde.

Toutes vos décisions sont lourdes de conséquences. Relisez Victor Hugo, la légende des Siècles, ne soyez pas Caïn: l’œil était dans la tombe et regardait Caïn.

A bientôt